À presser le pas

À presser le pas, à marcher tout droit, vous courez sans fin derrière le temps.
Vos vies bien rangées, stéréotypées : maison, voiture et deux enfants.
J’étais comme vous, courais avec vous, c’était il n’y a pas si longtemps.
Sans doute m’avez déjà oublié. La vie ne retient que les gagnants.

Aujourd’hui je ne suis plus en vue.
Ma dernière maison, c’est la rue.

À presser le pas, en ne voulant pas céder la moindre pièce d’argent.
Comédie parfaite, vous tournez la tête. C’est pathétique de faire semblant.
J’étais comme vous, courais avec vous, et nous étions comme des frères.
Mais sous l’air courtois, c’est chacun pour soi, un croche-pied puis la misère.

Ce soir vous dormirez dans un lit.
Moi je marcherai sous la pluie.

À presser le pas, sans voir que parfois vous auriez pu quitter le chemin,
que rien ne protège, que les privilèges ne durent pas jusqu’à la fin.
J’étais comme vous, courais avec vous, il s’en serait fallu de si peu
pour que ce matin ce soit votre main qui réclame un peu de feu.

À propos, n’oubliez surtout pas
qu’un jour vous serez comme moi.
Un simple accident de parcours
vous amène ici sans retour…

Paroles et musique : Y. Foulpiarneauge
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